Condom

Aujourd'hui, le 25 mai, je me suis arrêtée à Condom parce que la chaleur est vraiment insupportable. Clémence et moi continuerons notre dernier 5 km plus tard quand la température sera plus fraîche. Nous en avons profité pour visiter un peu la ville où on retrouve une magnifique cathédrale; sans doute la plus belle depuis le début de notre voyage. Condom est une ville moderne avec cafés, magasins et tous les services. Cela nous fait prendre conscience à quel point nous sommes déconnectées de toute cette sollicitation à la consommation. Nous vivons tellement près de nos besoins de bases. La route est plus facile qu'au début, les dénivelés sont moins importants et nous sommes de plus en plus résistantes. Chaque jour apporte ses joies et ses difficultés à surmonter. Le chemin n'est pas facile mais il nous offre beaucoup de joie et d'occasions de se dépasser.

à bientôt

Conques

15 mai. J, ai atteint le cap des 200 km en pleine forme et les pieds aussi beau que ceux d,un enfant. Les peurs du debut sont tombees les unes apres les autres. J,ai traverse le Massif central dans une veritable tempete de neige digne de celles du Quebec. Ce fut difficile et magnifique a la fois. Des paysages si grands qu,il est presque impossible de les decrire. Les photos que je rapporterai sauront mieux exprimer mon sentiment.

Sur le chemin, des gens sympathiques, riches d,experiences.

Comme l,acces a internet est difficile, mes messages se feront rares.

a la prochaine

de belles rencontres lors de notre entraînement

Dans nos moments de marche, nous avons fait de belles rencontres. Des gens curieux ou qui avaient marché le camino nous ont abordées. De beaux moments d'échanges et d'émerveillement! Merci à Carole et Éric qui nous ont conduites au mont Sutton. Une belle expérience. Surprenante puisqu'il y avait encore de la neige et .... de la boue, mais rassurante étant donné son niveau de difficulté.

remise de la crédencial

La remise de la crédencial est un moment fort de la préparation. Ce document fait foi de chaque étape que nous vivrons. Un beau moment que j'ai partagé avec ma fille et mon petit-fils ainsi que quelques amies. Merci à Danielle, Louise, Angèle, Colette, Carole, Nicole!

Grand chambardement

À quelques jours du départ, un volcan est entré en éruption en Islande poussant un immense nuage de poussières au-dessus de l'Europe. Le trafic aérien a été paralysé et notre vol annulé. Donc pas de départ le 18 avril. Il faut tout recommencer. Réservations et attente. Qu'à cela ne tienne, nous restons calmes et nous reportons notre voyage de 10 jours. Nous partirons donc le 30 avril. Heureusement que ce contre-temps est arrivé. Cela nous permet de revisiter nos sacs à dos ( il est de plus en plus léger, environ 15 livres) et surtout de nous entraîner intensivement en montagne. De longues marches tous les jours, sac au dos! Les dernières peurs s'estompent et la hâte de partir se fait de plus en plus présente. Nous sommes prêtes. Nous revoyons les longueurs des étapes proposées dans les guides et nous décidons de couper en deux chacune des étapes des premiers jours . Nous marcherons donc environ 15 km par jour pour les 3 à 4 premiers jours. Après, on verra ce que le chemin et la température nous diront.

Est-ce un moyen d'éprouver notre capacité à s'adapter aux imprévus que nous réserve le chemin? Notre voyage vers Compostelle est déjà commencé!

Dénivelé du parcours de Puy à Santiago

denivelé de la 2e journée

Dès le début de notre marche, nous serons dans les montagnes. Le parcours semble difficile. Aussi nous avons choisi de faire de courtes randonnées d'environ 15 km par jour. Le lien vous amène à la 2e journée de marche. Juste avant d'entreprendre la montée vers le Massif central et l'Aubrac, nous dormirons à Monistrol d'Allier. Le dénivelé nous laisse entrevoir l'importance de cette halte. Le prochain arrêt sera sans doute à Saugues. A suivre...

À deux jours du départ!

Plus que 2 jours! La fébrilité est au rendez-vous. Revoir à nouveau le sac à dos pour ne garder que l'indispensable. Peser chaque élément du sac. Diminuer le poids au maximum. Marcher, marcher, marcher. Une priorité. Puis rencontrer la famille et les amis. On se questionne, on partage nos inquiétudes et surtout notre solidarité. Des moments qui apportent force et courage. Merci à tous!

En Islande, un volcan s'est activé et crache une épaisse fumée qui se répand sur l'Europe du nord. Résultat: l'aéroport Charles-de-Gaule est fermé. Plus que 48 heures avant le départ! Espoir! Pour ajouter à ce caprice de Dame nature, les employés de la SNCF ont décidé de faire la grève. Comment nous rendrons-nous de Lyon à Puy-en-Velay? Il faut faire confiance encore une fois. C'est sans doute sur place que nous saurons quoi faire. Il paraît qu'il faut faire confiance au chemin. C'est donc dès le début de notre pèlerinage que cette confiance est sollicitée.

J'ai tellement hâte à dimanche soir... le départ et enfin... la liberté et l'aventure.

le chemin de Compostelle (chanter par Clémence)

Aller entendre le message audio de mon amie avec qui je marcherai ce magnifique projet.

Bonne écoute!

Texte de Goethe

Tant qu'on ne s'est pas engagé persistent l'hésitation, la possibilité de se retirer et, toujours aussi, dès qu'il s'agit d'initiative ou de création, une certaine inefficacité.

Il y a une vérité élémentaire dont l'ignorance a déjà miné nombre de grandes idées et de plans merveilleux: c'est que dès l'instant où on s'engage, la Providence intervient elle aussi. Il se produit toutes sortes de choses qui autrement ne se seraient pas produites. Toute une série d'événements jaillissent de la décision, comme pour l'appuyer par toutes sortes d'incidents imprévus, de rencontres et de secours matériel dont on n'aurait jamais rêvé qu'ils puissent survenir.

Quoique vous puissiez faire, quoique vous rêviez de faire,
entreprenez-le.

L'audace donne du génie, de la puissance, de la magie.

Mais commencez maintenant.

Goethe

préparation dans la neige

C'est au bout du monde, à La Reine en Abitibi, dans le nord du Québec, que j'ai rejoint mon amie d'enfance Clémence qui sera aussi ma compagne de route pour ce long périple. Ensemble, nous avons marché trois jours, 25 km par jour dans des conditions différentes à chaque jour. Une bonne façon de nous entraîner et surtout de nous rassurer. Parce que des peurs et des interrogations, il y en a de toutes sortes. Heureusement, nous nous sommes beaucoup renseignées. Lectures et conversations! Merci à nos amis qui ont fait Compostelle et qui ont été généreux de leurs conseils et surtout qui ont eu une écoute bienveillante (Jacques, Danielle, Louise, Nicole, Monique, Céline...).

J'ai appris dans ces trois jours de marche comment charger mon sac à dos, quels types de bas utiliser, comment me nourrir, comment être à l'écoute de soi et de l'autre avec qui l'on marche... J'ai surtout appris que le chemin peut être difficile mais qu'il y a une grande joie à aller jusqu'au bout.

Ultreïa!

préparation des étapes

Pour le début de notre marche, nous nous sommes fiées au guide du Petit Futé et à celui de Rando, le Camino frances. Les étapes proposées sont parfois longues. Déjà, nous pouvons affirmer que nous ne suivrons pas ces suggestions à la lettre puisque, dès la première étape, nous avons choisi de faire 16 km et de coucher à Montbonnet au gîte l'Escole. Nous pensons aussi nous allouer quelques moments de repos si le besoin s'en fait sentir. Bref, nous ne sommes pas pressées et nous demeurons sages. Un jour à la fois et nous évaluerons la prochaine étape.

Ultreia!

Pourquoi faire une si longue marche?

Que répondre à cette question?

Depuis si longtemps, comme bien des gens, j'ai rêvé de faire ce pèlerinage. J'y ai rêvé comme on rêve enfant d'être une princesse ou comme certains adultes rêvent de gagner à la loterie. Sans vraiment y croire!Qu'est-ce qui me motivait alors? L'aventure, le dépassement de soi, le goût du défi ? Probablement. Alors, pourquoi faire ce pèlerinage à 64 ans? J'ai toujours le goût de l'aventure et le sens du défi mais à cela s'ajoute le besoin d'aller au bout de soi, de vivre une expérience de l'intérieur, de marcher mon propre chemin en communion avec tous ces gens, qui comme moi, sont en évolution et en recherche.
Un jour ma fille Mélanie m'a remis un texte de Goethe que je souhaite partager avec vous. Il m'a souvent fait réfléchir. Il a aussi guidé mes décisions. Je l'ajouterai. J'ai aussi découvert un autre texte de Loren Eiseley que je présente chaque année à mes étudiants et qui se terminent par «Une vision sans action demeure un rêve. Une action sans vision équivaut à passer le temps. Une vision avec action peut changer le monde.» J'ai donc décidé d'être dans l'action, non pas pour changer le monde mais pour être à l'écoute de la vie.